Mes achats

Laissez-moi vous parler de mes derniers achats ! J’en suis tellement fière ! Commençons par le buvard, la papeterie, le porte-plume et les enveloppes. Même si je n’ai personne à qui écrire, l’envie de voyager et de retourner au couvent brûle en moi. Grâce à ce matériel d’écriture, je peux immortaliser ces moments sur du papier, tout va être écrit noir sur blanc ! N’oublions pas le prie-Dieu, qui me rappelle les moments que j’ai passés au couvent. Parlons aussi des breloques, ces petits bijoux que l’on suspend, ils étaient magnifiques ! Je me sens si belle grâce à eux ! Et les deux vases en verre bleu ! Je les ai mis sur la cheminée, ils sont si beaux ! Je pense également aux citrons qui permettent de se nettoyer les ongles, pour être plus belle de jour en jour, et les écharpes aussi, elles me vont si bien ! Et la robe en cachemire… Je me sens si bien quand je la porte ! Je suis certaine qu’elle me va à merveille ! Pour finir, j’ai acheté une belle cravache afin de l’offrir à Rodolphe !

Quand je repense à toutes mes dépenses, je me dis qu’elles en valent la peine, je suis vraiment fière et heureuse d’avoir acheté tout cela !

Le bal de Vaubyessard

Hofball in Wien – Wilhelm Gause (1900)

Charles, mon mari, et moi avons été conviés à ce bal. Que de souvenirs ! J’étais si heureuse quand Charles m’a annoncé que nous y étions invités ! J’en avais toujours rêvé ! Tout était comme dans un rêve ! Le château était magnifique. Dès mon arrivée, j’ai été envahie par les odeurs qui m’étaient encore inconnues. Mais quand je repense aux discussions qu’avaient les personnes parlant italien, je me sens partagée entre deux mondes : celui de la campagne, dans lequel je suis née et j’ai grandi mais qui me fait honte, et celui de la bourgeoisie, ce monde dont j’ai toujours rêvé mais dans lequel je ne me sens pas à l’aise. J’étais incapable de choisir entre les deux mondes qui m’étaient proposés. Que faire ? En regardant par la fenêtre, je pouvais apercevoir ceux de la campagne, et en me retournant, je voyais ce monde rempli de luxe et de richesses.

Je suis tellement triste et déçue de ne pas avoir grandi dans ce monde magnifique…  Pourquoi suis-je née dans cette pauvre campagne et pas dans cette parfaite société bourgeoise ?