Charles

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Alfred de Richemont, Meal Time at the Bovary’s (1905)

Quand j’ai rencontré Charles pour la première fois, il venait soigner la jambe de mon père. Un soir, il est venu dîner, mon père a voulu le remercier, et c’est là que tout a commencé.  J’étais alors intimidée par sa présence, ses regards… Je me rappelle encore de la fois où sa poitrine a effleuré mon dos. A cette époque, il s’habillait déjà de manière très simple, presque campagnarde : il portait toujours de fortes bottes, un foulard qui ne lui tenait pas aux oreilles, souvent mal coiffé…

Puis, tout est allé très vite. Nous nous sommes mariés peu de temps après…quelle erreur ! Moi qui rêvais d’un magnifique mariage ! Je pensais avoir de l’amour, mais aucun bonheur n’en a jamais résulté… Mais ce n’était que le début ! Il ne pouvait se retenir de toucher à tout : mes bijoux, mon peigne, et même moi… Il devenait envahissant, beaucoup trop envahissant. Maintenant, je me rends compte que son nom va me salir comme lui.

Charles a fait des études de médecine, mais il est pourtant un bon à rien. En plus d’être nul, Charles n’a aucune ambition, rien à apprendre, rien à transmettre, je dois tout lui faire… Il provoque non seulement de la honte chez moi mais également chez ses collègues ! En plus de ça, il ne fait que manger et dormir. J’aurais aimé un mari cultivé et intéressé par diverses activités, qui excelle dans son métier, et surtout qui me comprenne…mais je n’ai qu’un homme naïf, médiocre et empoté qui me sert de mari…